Le papillon I Mars 2023

 

Émerveillée devant le premier papillon de l’année.
La pensée, « Les insectes vont disparaître », surgit dans mon esprit.
En un instant mon regard s’assombrit. Je ne vois plus le papillon.
Les pensées s’enchaînent : si les insectes disparaissent, les oiseaux vont mourir, les petits prédateurs…
La fin de la vie sur terre projetée par le mental sur l’écran de ma conscience,
recouvre de ténèbres la lumière de cette journée printanière.
La tristesse, la culpabilité et l’angoisse remplacent l’émerveillement.

– Arrêt –
Reconnaissant sur le vif le jeu du mental et l’impact émotionnel de ses images sur le corps,
celles-ci s’évaporent comme des mirages évanescents.
Retour en la plénitude de la Conscience qui en cet instant créé et annihile la totalité du cosmos.
Retour de l’émerveillement.
Comment un mental limité et conditionné peut-il appréhender la liberté infinie de la Conscience ?
Combien d’univers la suprême Déesse a-t-elle créés puis résorbés ?
Je ne sais pas.

Le papillon, l’émerveillement, le mental, la disparition des insectes, la tristesse, la culpabilité, rien n’est faux.
Tout me ramène à la Conscience, tout me rappelle mon Essence.
La Conscience s’émerveille et je peux sans remords m’abandonner, me dissoudre dans Son immense Beauté.

Oui mais…
Le mental ne lâche pas si facilement l’affaire. Il déborde d’arguments et de preuves qui ont un fort pouvoir d’attraction et d’occultation.
En cet instant crucial se trouve notre pouvoir de choisir : adhérer à la vision enténébrée du mental ou à la lumière de la Conscience.
Est-ce raisonnable de continuer à accorder toute notre attention à ce créateur insatiable
qui aime opposer le cynisme à l’innocence, l’inquiétude à la confiance, l’attaque à l’amour ?

Le mental a le pouvoir de créer des mondes mais ses créations sont sans substance.
La plénitude de la Conscience est substantielle, on peut la goûter lorsque l’on revient à la racine de soi.